Vouloir un ailleurs meilleur
Je suis mon silence.
Je ne suis pas mon esprit plein de pensées, ou le rythme journalier de mes actions.
~Richard Wagameze
Le mental, lui, me dit que je suis ce que je fais, et que je n'en fais pas assez, qu'il faut que j'en fasse plus, que j'avance plus, et plus vite.
Il me dit que je devrais être autrement, que le présent devrait être différent !
Pour l'égo, le présent n'est JAMAIS assez.
Il le juge, l’évalue, le compare à un ailleurs meilleur.
Un ailleurs imaginé où nous serions conformes à ses attentes.
Un ailleurs où nous aurions cochés toutes les cases de notre to-do list.
Un ailleurs où nous ressemblerions à ce moi idéal, celui qui fait les choses à l’heure et parfaitement. Celui à qui personne ne pourra faire de reproches. Celui qui sera sûr d’être en sécurité parce qu’il aura tout bien fait comme il faut.
Celui enfin qui sera sûr d’être aimé… parce que derrière cet égo exigeant, il y a toujours un enfant blessé qui tente désespérément de tout bien faire, pour ne plus souffrir, pour ne pas être seul, pour être aimé, enfin, pleinement.
Mais cet enfant ne peut pas trouver l’amour qu'il cherche, parce qu’il a appris à le chercher à l’extérieur, alors que le seul endroit où il peut le trouver est dedans... en nous.
Si Thich Nhat Hanh était toujours là, il nous soufflerait doucement :
« Je suis arrivé. »
l'un de ses enseignements les plus profonds et le plus court.
Je suis chez moi, je suis arrivé Il n’y a qu’ici et maintenant Bien solide, vraiment libre Je prend refuge en moi-même Je suis chez moi, je suis arrivé Il n’y a qu’ici et maintenant Bien solide, vraiment libre Dans la terre pure je m’établis.
(Chanson de pratique du village des pruniers)
Christel
Photo de Svitlana
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