Gros sur le coeur

J’en ai gros sur le coeur.
Une amie vient de m’appeler en pleurs, pour me dire que sa maman est morte.
Elle ne s’y attendait pas. Sa mère devait aller passer quelques temps en convalescence, avant de rentrer chez elle.
Le médecin l’a appelée ce matin lui disant qu’il était désolé, puis lui a présenter ses condoléances.
« Tout s’arrête comme ça. » m’a-t-elle dit.
J’ai de jolis souvenirs de mon amie et sa maman. Nous nous sommes rencontrées à l’école, nous allions avoir vingt ans. Je me souviens du premier après-midi, où elle m’a invitée à boire un thé à la menthe après l’école. Sa mère nous avait acheté un assortiment de patisseries orientales, et nous nous étions installées dans la cour derrière la maison, où son papa cultivait le potager.
Oui, tout s’arrête comme ça.
La vie semble bien cruelle par moment.
Elle nous demande d'un coup de nous détacher, tourner la page.
Mais pas trop vite, nous n’avons pas à nous faire violence. Nous avons le droit de prendre le temps et l’espace dont nous avons besoin pour honorer notre chagrin, et la vie et la mort de ceux qui nous ont quittés.
Mon amie me disait « je suis désolée, je suis désolée » de partager d’aussi tristes nouvelles.
Mais cela aussi, c’est la vie: le chagrin, le deuil, le vide que les personnes disparues laissent dans nos vies et dans nos coeurs.
Ils ne sont plus, et la vie continue pour nous qui sommes toujours vivants.
Il nous faut apprendre à la vivre sans eux dedans, et la vivre pleinement malgré tout.
Ce que je sais seulement, C’est que la mort ne détruit pas l’amour que l'on portait A ceux qui ne sont plus.
Je le sais parce que tous les jours je vis avec les miens.
Ce que je sais aussi, c’est que la vie doit avoir un sens. Ce que je sais encore, c’est que l’amour est la clé de l’existence. Ce que je sais enfin, c’est que l’amour, le bien, la fidélité et l’espoir Triomphent finalement toujours du mal, de la mort et de la barbarie.
Tout cela, je le sais, je le crois.
~Martin Gray
Christel
Photo de Debby Hudson
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