Comment prendre soin de soi?
J'ai les réponses que je cherche, et en suivant la vérité, je les trouverai. ~La Papesse
Prendre soin de soi, c'est un conseil que l'on entend souvent. Et concrètement, comment fait-on? Il n'existe pas de réponse toute faite à cette question, parce qu’elle est différente pour chacun de nous. Nous apprenons en cheminant. Donc, il faut déjà pour commencer, en avoir l'intention, avoir le vrai désir de prendre soin de soi.
Ensuite, il y a des qualités que l'on peut cultiver sur ce chemin.
La première est la présence, être présente à soi-même, son corps, son coeur, son esprit. Il faut apprendre à écouter, ce qui se passe autour et en soi, devenir familière avec ses sensations corporelles. La deuxième qualité est la réceptivité, s'ouvrir à recevoir. Ce qui sous entend de passer de celle qui donne à celle qui reçoit. Et c'est souvent là que ça coince, il nous est plus facile d'être dans le rôle de celle qui donne, et garder le contrôle.
C'est pourquoi la troisième qualité est la vulnérabilité. Prendre soin de soi, répondre à ses besoins profonds cela demande d'accepter d'être vulnérable. Dire oui quand on sent que c'est oui, et non quand c'est non, en ne sachant pas quelle sera la réaction des autres. Dire non à une invitation parce qu'on se sent fatiguée, et accepter que notre amie soit déçue. Dire oui à quelque chose, et puis se désengager plus tard, parce qu'on a trop de choses sur son assiette.
Ce qui m'amène à la quatrième qualité, qui est l'acceptation. Apprendre à s’écouter amène doucement à accepter ses limites, et celles des autres. Et puis, sur ce chemin nous apprenons aussi à accepter l’inconfort, car comme disait le titre d’un livre de Thomas D'Ansembourg, Être heureux, ce n'est pas nécessairement confortable. Dire non à quelqu'un qu'on aime ça peut être inconfortable. Changer une habitude ou un comportement, également.
Toute véritable transformation sera précédée d'un grand moment d'inconfort, c'est le signe que vous êtes sur le bon chemin. ~Ajahn Chah
Souvent lorsque l'on parle de prendre soin de soi, on n'aborde que l'aspect "cosmétique", comme prendre un bain ou s'acheter une nouvelle paire de chaussures, mais il ne s'agit là que de la surface. Pour prendre vraiment soin de nous, nous avons besoin d'apprendre, ce que l'on pourrait appeler un égoïsme essentiel.
Je sais que ce mot n'a pas bonne presse. Nous avons tous (très bien) appris qu'il ne fallait pas être égoiste. Je me souviens encore de mon père s'exclamant Je ne supporterais pas que mes enfants soient égoïstes! Le message a été bien enregistré. Nous craignons tous de l'être. Je le vois partout, en moi et autour de moi, famille, amis, clients...
L'égoïsme, c'est mal.
Le seul moment où c'est autorisé, et même recommandé, est dans l'avion. Là, l'hôtesse nous explique que lorsque les masques à oxygène tombent, il faut d'abord mettre le notre avant de s'occuper des autres, même si ce sont nos enfants. Pour la bonne raison, que si nous perdons connaissance, nous ne pourrons plus nous occuper d'eux. C'est du bon sens. Mais alors, faut-il attendre d'être dans un cas d'urgence?
Faut-il attendre que l'avion risque de s'écraser, pour s'occuper de soi?
Ma grand-mère avait l'habitude de dire, un sac vide ça ne tient pas debout, pour nous rappeler qu'il fallait manger. Cette métaphore fonctionne ici aussi, car pour pouvoir donner aux autres, dans sa vie personnelle ou au travail... Il faut d'abord se donner à soi-même. Prendre soin des enfants en se sentant à cran, ou d'un dossier alors qu'on est épuisée ou affamée, le résultat ne sera pas celui espéré, c'est certain.
En apprenant à cultiver un égoïsme essentiel, nous prenons soin de nos besoins profonds, et nous nous sentons bien. Et quand nous nous sentons bien avec nous-mêmes, nous nous sentons bien avec le monde. C'est gagnant-gagnant.
Christel
Photo de Julia Peretiatko
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