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Les limites de notre monde




Quand j'étais enfant nous habitions un appartement dans un immeuble, et nous avions une cave où mes parents entreposaient toute sortes de choses dont les bouteilles de vin et les sacs de 25kg de pommes de terre que mes grands parents cultivaient.


Je me souviens encore de l'odeur dans l'escalier de la cave, les murs en béton brut et de la minuterie qui s'arrêtait régulièrement, me laissant dans le noir alors que je descendais jusqu'au troisième sous-sol. Le coeur battant, j'espérais ne pas me trouver trop loin de l'interrupteur quand ça arriverait.


Je me aussi souviens de la lourde porte en fer qui amenait dans ce long couloir, jusqu'à la porte en bois de notre cave, fermée avec un cadenas. Une fois la porte ouverte, dedans il faisait noir. Il fallait que j'attrape deux rallonges que mon père avait nouées ensemble, pour les emboiter l'une dans l'autre, afin d'éclairer la pièce.


Je me sentais soulagée une fois que j'avais trouvé ce que l'on m'avais envoyé chercher. Je pouvais alors me précipiter dans l'escalier pour remonter les marches deux à deux, et sortir de là au plus vite.


Je n'ai jamais dit que j'avais peur d'y aller, parce que dans ma tête de petite fille, j'avais cette pensée qu'il ne fallait pas que je dise à mon père que j'avais peur. Il ne l'aurait pas accepté.


Ainsi, régulièrement je me retrouvais a descendre ces marches le coeur battant. Jusqu'au jour où, je devais avoir dix ans, dans cet escalier je me suis demandé ce qui me faisait si peur. J'ai alors réalisé que c'était les rats. J'avais peur de rencontrer des rats. Et ça a été une illumination, je me suis dit


j'ai peur de quelque chose qui n'est pas là. J'ai peur des rats et depuis tout ce temps, je n'en ai pas vu un seul.

Cela a radicalement changé mon expérience. Je pouvais voir cette pensée qui me faisait peur. "Et s'il y avait un rat?"


C'était la limite de mon monde.


A partir de là, mon monde s'est élargi, j'ai pu descendre ces marches sans avoir le coeur battant. Et heureusement pour moi, car dans mes souvenirs on m'y envoyait souvent!


Tant que nous ne les voyons pas, les pensées limitent notre monde.






Christel

Photo de Jan Tinneberg

 

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