Où s'ancrer quand rien n'est sûr?

Hier soir, j’ai lu que le navigateur Jean Le Cam terminait son Vendée Globe, avec une côte cassée, après une course extrêmement difficile. J’ai été émue, en découvrant comment il avait sauvé un de ses concurrents naufragé, Kevin Escoffier.
Le 1er décembre, au cap de Bonne-Espérance, le bateau de Kévin s’était replié sur lui-même en quelques minutes, comme dans un film catastrophe. Il avait juste eu le temps d’envoyer un sms, avant d’enfiler une combinaison de survie, et se mettre dans le radeau qu’une vague avait aussitôt emporté.
Jean racontait les heures d’angoisse, et la difficulté de le secourir avec cette mer déchaînée, puis comme ils étaient tombés dans les bras l’un de l’autre quand il avait enfin réussi à le faire monter à bord, au bout de 17 heures. « Putain, t’es à bord! »
Ce matin, j’avais toujours cette histoire en tête, et l'image du navigateur sur son radeau en pleine nuit, avec des vagues de 5 mètres.
J’y ai vu une métaphore de ce que bon nombre d'entre nous vivent depuis presque un an, le sentiment d’insécurité, d’incertitude, la peur de l’inconnu.
À quoi se tenir quand il n’y a rien de solide? À quoi se raccrocher, quand rien n’est sûr?
Couper du bois, porter de l’eau…
Faire ce qu’on a fait des centaines ou milliers de fois, ce qu’on sait faire, nos routines. C’est dans ces moments là qu’elles deviennent essentielles, comme une structure, quelque chose à quoi s’ancrer.
Pour moi, c’est mettre la bouilloire en route, allumer une bougie, m’asseoir et écrire, chaque matin.
Que vous teniez un journal ou que vous écriviez en guise de méditation, c'est la même chose. Ce qui est important, c'est que vous ayez une relation avec votre esprit. ~ Natalie Goldberg
L’esprit peut se perdre dans le flot des pensées, et nos journées se retrouver alors ballotées d’une émotion à l’autre.
Avoir une pratique qui « stabilise » l’esprit est essentiel, que ce soit la pratique de la méditation, l’écriture, le yoga, la marche… ou le contact avec la nature.
À chacun de trouver son ancre, sa façon de revenir ici, et maintenant.
Christel
Photo de Yannick Pulver
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